samedi 5 mars 2011

Corée - Repères mythiques, historiques et anthropologiques...

La Corée est une péninsule d’Asie de l’Est de 219 814 km2 située entre le Japon et la Chine. 
Elle est surnommée le Pays du Matin calme (litt. : le pays du Matin Frais : Han-guk (한국, 韓國) ou Joseon (ou Chosǒn) (조선, 朝鮮).

 
La Corée peuplée de plus de 73 000 000 d’habitants, est divisée en deux États depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale :

    * la République de Corée, ou Corée du sud, qui occupe au sud 45 % du territoire de péninsule, est capitaliste et compte aujourd’hui plus des deux tiers de la population ;

    * la République populaire démocratique de Corée, ou Corée du nord, occupe les 55 % du territoire restant au Nord, à économie de type communiste, et environ deux fois moins peuplée.

Les relations entre les deux États sont très tendues, au point que cette mésentente déboucha sur un conflit qui déchira la péninsule pendant trois ans, de 1950 à 1953.

Le mythe de Dangun

 Dangun, mythique père-fondateur de la Corée

Le mythe de Dangun, père-fondateur de la Corée


Il était une fois un prince qui s'appelait Hwanung. C'était le fils de Hwanin, le roi du ciel. 

Hwanung, désireux de vivre parmi les humains, demanda à son père de l'envoyer sur terre. Celui-ci accepta et Hwanung descendit un jour sur la péninsule coréenne suivi de trois mille sujets.

Il fit son apparition près de l'Arbre divin, sur un des versants du mont Taebaek. C'est là que Hwanung fonda la ville de Sinsi - la cité des dieux - et prit le titre de Cheon-wang, roi céleste
Il nomma alors trois ministres qu'il chargea de commander au vent, à la pluie et aux nuages. 
Hwanung enseigna à son peuple 360 arts et techniques: l'agriculture, la menuiserie, le tissage, la pêche ... 
Il lui apprit également à distinguer le bien du mal et instaura des lois.

En ce temps-là non loin de Sinsi, vivaient dans une grotte une ourse et un tigre
Les deux animaux se rendaient tous les jours sous l'Arbre divin et priaient le roi pour qu'il leur donne forme humaine.

Emu par leur demande, Hwanung appela l'ourse et le tigre auprès de lui, leur donna vingt gousses d'ail et un bouquet d'armoise. Puis il leur dit: "mangez ceci et évitez le soleil pendant cent jours. Si vous y parvenez, vous vous transformerez en humains."

L'ourse et le tigre mangèrent l'ail et l'armoise et  retournèrent au fond de leur grotte. 
Le tigre perdit vite patience et sortit à la lumière du jour alors que l'ourse suivit les instructions du roi. Vingt et un jours passèrent et elle se transforma en une magnifique jeune femme qu'on appela Ungnyeo.

Plus tard, se sentant seule, Ungnyeo implora Hwanung de lui donner un enfant. L'empereur eut pitié d'elle et de leur union naquit un garçon qu'ils baptisèrent Dangun. Un jour, Dangun devint à son tour roi de la péninsule. Il donna à son royaume le nom de Gojoseon et établit la capitale à Pyeongyang, puis Asadal, sur les flancs du mont Taebaek. Le règne de Dangun, le père fondateur de la Corée, dura 1 500 ans.


Repères historiques 

Dans les textes chinois antiques, la Corée est désignée sous le nom des « fleuves et des montagnes brodés dans la soie » (錦繡江山) et « la nation orientale du décorum » (東方禮儀之國). Pendant les VIIe et VIIIe siècles, la route de la soie a relié la Corée à l’Arabie. Dès 845, les commerçants arabes ont écrit, « au-delà de la Chine est une terre où l’or abonde et qui est appelée Silla. Les musulmans qui y sont allés ont été charmés par le pays et tendent à s’y installer et à abandonner toute idée de partir. »

L'histoire de la Corée remonte au paléolithique. 

Les premières poteries coréennes connues remontent à - 8000. Selon Samguk Yusa et d'autres documents de l'époque médiévale coréenne, le royaume Ko-Chosŏn (Chosŏn ancien) aurait été fondé en - 2333, s'étendant de la péninsule à une large partie de la Mandchourie. Ce royaume fut disloqué en plusieurs États vers le IIIe siècle av. J.-C..

    * En 2333 av. J.-C. : fondation mythique de la Corée par un homme nommé Dangun, fils de Hwanung et d’une ourse transformée en femme, Ungnyeo (웅녀; 熊女). (Cf supra.)
Plus tard, Gaya apporte les éléments d’une civilisation de Chine (culture du riz, tissage et élevage des vers à soie) ; la Corée est alors appelée Go-Joseon.

    * Présence chinoise de 108 avant J.-C. à 313 après J.-C.

    * Les trois royaumes : Silla (신라), Baekje (백제) et Goguryeo (고구려) de 57 avant J.-C. à 668. Confédération de Gaya (가야).

    * Période Silla (신라) : la Corée est unifiée en un seul royaume, de 668 à 935.

    * Royaume de Balhae (발해) : (698-926)

    * Royaume de Goryeo (고려) (918-1392).
       * Invasion mongole en 1231.

    * Période Joseon (조선) (la dynastie fondée par le général Yi Seong-gye) (1392-1910).
       * Tentatives d’invasion japonaises en 1592 et 1597-98, repoussées par l’amiral Yi Sun-sin (이순신), héros national.
       * Défaite et vassalisation de la Corée aux Chinois mandchous en 1637, dynastie des Qing, la Corée est surnommée le Royaume ermite et les étrangers qui entrent sont interdits d’en sortir. C’est cette époque qui a été choisie pour la série Damo (télésuite).
       * 1894 : Les paysans coréens sont très mécontents et réclament des réformes économiques et sociales, à cause de l’augmentation des impôts et de l’inflation du prix des biens de première nécessité. Ne pouvant gérer la crise, la Corée demande de l’aide à la Chine.
       * Fin août 1894 : La Corée signe une alliance militaire avec le Japon.

    * Annexion par le Japon en 1910.

    * 1945 : Libération et division du pays en deux États séparés par le 38e parallèle.

    * Guerre de Corée de 1950 à 1953 : le Nord, sous influence de l’Union soviétique cherche à annexer le Sud sous influence américaine.

    * Depuis 1953, deux États se partagent la Corée.

Comme pont et point de passage entre la Chine et le Japon, depuis ses origines, la décolonisation de la Corée a été un échec où le Nord, se rapprochant de la République populaire de Chine a adopté une politique communiste basée sur le culte de la personne (Juche) et le Sud sous celle, de fait, des États-Unis par l’irruption de la Guerre de Corée qui a rendu ces deux parties dépendantes de leur parrainage.

Le Sud est en coopération compétitive économique avec le Japon pour s’affirmer.
 Le Nord s’affirme vis-à-vis du parrain chinois en se faisant plus communiste encore. 
L’Union soviétique et les États-Unis se sont affrontés par pays interposés, évitant un conflit direct qui, à l’époque aurait pu mener vers une escalade atomique (le limogeage de Mac Arthur en était une preuve). Très vite préoccupée par la situation en Europe, l’Union soviétique s’est désengagée du conflit, laissant la place à la République populaire de Chine.

Un accord de paix historique a été signé le 4 octobre 2007 entre les deux présidents, Roh Moo-hyun sud-coréen et Kim Jong-il nord-coréen. Il met officiellement fin à la guerre de Corée, débutée en 1950. Un simple armistice avait été signé en 1953. 
Mais depuis peu, la Corée du Nord devenu le neuvième pays à posséder l'arme atomique, multiplie les "provocations", notamment avec les essais nucléaires et des bombardements délibérés du territoire sud-coréen, dont celui de Yeonpyeong le 23 novembre 2010 est l’incident le plus sérieux depuis la fin de la guerre en 1953.

Pour certains analystes, par son attitude belliqueuse le régime de Pyongyang chercherait à maintenir sa population dans un semi-état de guerre permanent permettant de faire accepter à cette dernière les privations qu’elle subit, d’autant plus que situation alimentaire de la Corée du nord s’est aggravée de façon catastrophique ces dernières années, dont des menaces récurrentes de famines. Il est cependant intéressant de noter le comportement paradoxal de cette dictature stalinienne qui, un mois avant le bombardement de Yeonpyeong, réclamait encore une aide humanitaire à sa voisine du sud qui ne lui avait jamais refusée jusqu’ici, attitude qui trahit néanmoins un affaiblissement significatif du régime communiste.


Repères anthropologiques


Les Coréens, dont le nombre dépassait soixante-cinq millions en 1988, sont présents dans la péninsule coréenne, en Chine (Mandchourie), en URSS, au Japon et aux Etats-Unis. Ils parlent une langue agglutinante rattachée à la famille ouralo-altaïque. En 1443 a été inventé un alphabet original (han'gŭl).


Un mythe de fondation fait remonter l'origine des Coréens à Tan'gun (ou Dangun, voir supra.), qui aurait vécu en 2333 av. J.-C.
La Corée est née d'une fusion de peuples nomades venus du nord de la péninsule qui se sont progressivement sédentarisés. La présence du riz est attestée en 1000 av. J.-C. Pendant plusieurs siècles, la péninsule a été un pont entre la culture continentale et les îles de l'archipel nippon.

Le mode de filiation est patrilinéaire, et la résidence patrilocale pour l'aîné des fils.
Le nombre des patronymes est de 207. Les individus portant le même nom se différencient par l'appartenance à des clans localisés (pon) et à des lignages patrilinéaires qui regroupent des individus se réclamant d'un ancêtre commun.

En Corée du sud, le mariage est pratiquement interdit entre porteurs d'un même patronyme et officiellement interdit entre membres d'un même clan. Les femmes mariées conservent leur nom. L'usage de registres de lignage, autrefois réservés aux familles lettrées de l'aristocratie, est aujourd'hui général. La plupart des Coréens se réclament d'une origine aristocratique, dont la preuve est attestée par leur généalogie.

Le chamanisme a été, après l'introduction du bouddhisme (IVe siècle) et du néo-confucianisme (XIVe siècle), le refuge de la tradition religieuse nationale ; il a été un objet d'étude des folkloristes à partir du début du XXe siècle.
Les chamanes sont, pour les deux tiers d'entre eux, des femmes (mudang). Ils sont les dépositaires non seulement d'un mode de relation spécifique avec le monde surnaturel, mais aussi de la plus grande part de la tradition orale, des musiques et des danses particulières aux différentes régions de la péninsule.
Ils s'adaptent fort bien au développement actuel de la Corée du sud où leur nombre est estimé en moyenne à un pour mille habitants.



[Sources : http://koreanvillage.free.fr/?q=node/185 ; Corée, GUILLERMOZ M in BONTE P, IZARD M et al, Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, Presses Universitaires de France, 1991 ; http://fr.wikipedia.org/wiki/Corée ; http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Corée]

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